Neurosciences et softskills : sortir des impasses

Article de Vincent Marchand, directeur délégué, Ecole des Systèmes Vivants

Les récentes avancées dans le domaine des neurosciences permettent de balayer un certain nombre d’idées reçues qui restent pourtant profondément enracinées dans l’imaginaire collectif. Sans pour autant être une remise en question totale de nos modes de fonctionnement, ni s’apparenter à un effet de mode passager, l’approche des neurosciences vient entériner les bonnes pratiques de nos organisations et met en évidence celles qui sont déviantes, comme autant de dérives potentiellement dangereuses, dénuées de bon sens et donc de productivité. Notre société souffre de cette perte de sens tant sur le plan individuel que collectif : combien de nos collaborateurs se morfondent dans leurs bureaux, sont en arrêt maladie, au bord de la dépression ? Ce malaise croissant est palpable et naît d’un besoin profond qu’il est impératif d’identifier.

 

Comment redonner du sens, motiver ses collaborateurs et développer les énergies afin de dynamiser son entreprise ? Comment travailler avec les plus jeunes collaborateurs et les fidéliser au sein de l’entreprise ?

 

Nos connaissances sur le cerveau restent encore balbutiantes mais elles permettent aujourd’hui de mieux déterminer qui nous sommes et comment nous fonctionnons.

Cette compréhension de l’homme et de son environnement, facilite la mise en place de relations plus authentiques et saines, favorisant l’échange et le partage. Les ressorts profonds de la motivation de chacun d’entre nous doivent être pris en compte afin de redynamiser aussi bien la formation que l’entreprise. La connaissance de nos règles élémentaires de fonctionnement biologique, permet de promouvoir une manière d’agir plus saine, apurée de ce qui peut être délétère ou source de stress, afin de développer les énergies individuelles et collectives avec des moyens simples et concrets. Cela permet également d’arrêter de s’enferrer dans des systèmes absurdes qui ne fonctionnent que pour eux-mêmes au détriment de l’humain relégué à une ressource parmi d’autres.

 

Il ne s’agit, bien entendu, pas de recettes miracles, mais bien de la compréhension de soi-même et de l’autre dans ce qui fait de nous des êtres uniques et indispensables quels que soient nos qualités et nos défauts, dans des systèmes où chacun doit trouver sa place et être partie d’un tout homogène.

Il convient de mettre fin aux stéréotypes, aux préjugés qui sont des carcans ancrés culturellement dans nos organisations d’où il est difficile de s’extraire, que ce soit le perfectionnisme qui va jusqu’à nuire à la productivité, un management vertical trop prononcé et asphyxiant, une fâcheuse tendance à dénigrer ses collaborateurs ou toute idée qui bouscule les habitudes, ou tout simplement une mise à l’écart de toute émotion dans un dogmatisme cartésien qui ne fait plus sens. La peur de commettre des erreurs et d’être jugé nous paralyse bien souvent, alors que notre cerveau apprend par essais-erreurs ! Voilà autant de tabous qu’il faut faire voler en éclat.

Pour cela il suffit d’avoir des outils pour focaliser intelligemment toutes les énergies de l’entreprise sur les objectifs à atteindre, et prendre conscience de l’essentiel, avec un retour aux sources de la Vie, des écosystèmes à l’humain.

Il s’agit de retrouver un management authentique en redonnant du sens où il se délite, pour renforcer la cohérence et la force de l’entreprise. Faire converger les valeurs personnelles et les aspirations des collaborateurs ou/et employés avec celles de l’entreprise, est le défi actuel que les dirigeants doivent prendre en compte sous peine de gripper le dynamisme de leur structure.

Redonner du sens compte bien souvent plus que le bien-être…

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